Les nuisances sonores générées par le passage des trains auront des effets néfastes sur la santé et la qualité de vie des habitants !
Ces effets ont été répertoriés par Office Fédéral de l’environnement (OFEV) comme suit:
« Le bruit stresse et rend malade. Des niveaux sonores élevés entraînent des lésions auditives irréversibles. Mais les sons indésirables de niveau plus bas ne sont pas inoffensifs non plus: ils peuvent porter atteinte au bien-être psychique et physique. Le bruit, c’est du son indésirable. A chaque bruit qui dérange, le corps se met en état d’alerte. Il produit des hormones de stress telles que l’adrénaline ou le cortisol, le cœur bat plus rapidement, la pression sanguine et la fréquence respiratoire augmentent. En plus du stress, le bruit peut avoir d’autres effets sur la santé, tels que
- troubles du sommeil, insomnie
- troubles de la concentration
- nervosité, agitation
- fatigue, abattement
- agressivité
- hypertension
- maladies cardio-vasculaires
- baisse des performances
- troubles de la communication
- tendance à l’isolement » (lien 1)
Une étude fédérale, SIRENE, a récemment mis en évidence ces effets sur la santé déjà en cas de faible nuisance sonore. Les auteurs de l’étude affirment que « les valeurs limites de bruit actuellement en vigueur ne confèrent pas une protection complète de la santé » et que « toute mesure contribuant à une réduction de la nuisance sonore, aussi petite ou insignifiante qu’elle puisse paraître, est également susceptible d’améliorer l’état de santé de la population ».
L’étude (lien 2) montre la fréquence importante de maladies et la mortalité due au bruit en Suisse :
L’ensemble des données scientifiques dans ce domaine sont interprétées dans les nouvelles directives de l’OMS (lien 3) sur la réduction du bruit (2018) comme suit :
Il est fortement recommande de réduire les niveaux sonores produits par le trafic ferroviaire à moins de 54 dB Lrjour (44 dB Lrnuit) car un niveau sonore supérieur à ces valeurs est associé à des effets néfastes sur la santé ».
Une émission de FranceInfo (lien 4) a relevé que « En moyenne, un Francilien (habitant de l’Ile-de-France) perd 11 mois de vie en bonne santé à cause de la pollution sonore ». Pour les riverains du pont sur la Seymaz, l’effet sera bien plus important, vu la proximité et le niveau du bruit.
Ce reportage de FranceInfo a aussi mis en avant un fait mal connu : « Un bruit discontinu est bien plus néfaste pour la santé qu’un bruit continu ». Effectivement, la recherche scientifique a montré que le bruit discontinu a un effet important sur la circulation sanguine cutanée et que les courtes pauses entre les impulsions de bruit individuelles ne sont pas suffisantes pour permettre aux phénomènes de s’atténuer dans chaque cas. Il faut aussi tenir compte du fait que les effets secondaires dépassent largement la durée du bruit.
C’est pour cette raison que la SNCF prescrit que les pics d’intensité maximale de bruit lors du passage d’un train doivent être pris en considération : « Les riverains évoquent l’intensité du bruit au passage des trains et donc des niveaux de bruit maximum, ou des émergences, et se sentent « floués » par l’utilisation des niveaux « moyennés ».(FNE FNCF Bruit Ferroviaire, (lien 5).
Les valeurs limites des normes suisses pour la protection contre le bruit ne prennent malheureusement pas en considération ces pics importants pour le bien-être et la santé. Le Conseil fédéral a toutefois reconnu le problème et adopté en juin 2017 un « Plan national de mesures pour diminuer les nuisances sonores ». Malheureusement, les effets de ce plan sur la législation concernant la protection contre le bruit et des mesures concrètes tardent à se manifester (lien 6).
En plus de l’effet néfaste du bruit des chemins de fer sur la santé, il y a le problème de la poussière fine produite par l’abrasion des rails.
Les chercheurs du Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (Empa) ont examiné des échantillons d’air provenant de Suisse et de Chine (lien 7). Comme attendu, la qualité de l’air de la métropole de Pékin est moins bonne que celle des échantillons provenant de Suisse. Avec leurs analyses détaillées, les chercheurs ont également relevé que la composition des poussières fines est très différente. « Si l’on considère le potentiel oxydant des particules, par exemple, l’effet à quantité de particules égales de certains échantillons suisses était plus sévère, avec des conséquences potentiellement plus graves, que les particules de Chine », explique M. Wang (directeur du laboratoire). Le potentiel oxydant est une des mesures de l’effet nocif des poussières fines, car les substances agressives dans le corps déclenchent un stress oxydatif et des réactions du système immunitaire.
Effectivement, « les échantillons de la banlieue zurichoise de Dübendorf, contenaient beaucoup de particules de fer de l’ordre de 10 microns [plus que à Pékin!] »Les particules de fer proviennent de l’abrasion de la voie ferrée avoisinante », a déclaré le chercheur. Avec le cuivre et le manganèse, la poussière de fer de l’échantillon d’air de Dübendorf a contribué au potentiel oxydant des échantillons.
Les riverains du pont ouvert sur la Seymaz vont rapidement pouvoir confirmer ce constat – ils sont à quelques mètres du pont ! Et subiront les conséquences…
Liens Internet
- https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/bruit/info-specialistes/effets-du-bruit/effets-du-bruit-sur-la-sante.html
- https://medicalforum.ch/fr/article/doi/smf.2019.03433/
- http://www.euro.who.int/en/health-topics/environment-and-health/noise
- http://cri72.e-monsite.com/pages/acoustique.html#page10
- http://cri72.e-monsite.com/medias/files/fne-sncf-bruit-ferroviaire-2019.pdf
- http://www.spectra-online.ch/fr/spectra/themes/promouvoir-la-sante-en-reduisant-le-bruit-750-10.html
- https://www.empa.ch/fr/web/s604/feinstaub